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Santé : L'efficacité du vaccin BCG

La tuberculose

La tuberculose est une maladie toujours d’actualité, particulièrement au sein des populations les plus défavorisées. Les conditions socioéconomiques défavorables, l’accès aux soins difficile, l’association à d’autres maladies comme le sida, l’apparition de souches bactériennes résistant aux antibiotiques et celle de formes nouvelles de l’infection sont même responsables d’un renouveau de cette maladie qu’on pensait pouvoir contrôler. Même dans les pays les plus avancés, des foyers persistent, touchant essentiellement des populations récemment immigrées.

La tuberculose commence par l’infection par le bacille tuberculeux ou bacille de Koch (BK), du nom de son découvreur. Au cours de cette primoinfection tuberculeuse, qui passe le plus souvent inaperçue sur le plan des symptômes, le BK se multiplie à l’intérieur des macrophages, qui sont l’une des premières lignes de défense du système immunitaire. Une réponse de l’immunité cellulaire permet alors le plus souvent de contenir le bacille dans le foyer de primo-infection. On estime qu’un tiers de l’humanité est infectée par le bacille tuberculeux. Cette proportion est beaucoup plus élevée dans les pays en voie de développement que dans les pays industrialisés.

Le plus souvent, la personne infectée par le bacille tuberculeux reste en bonne santé. Mais dans certains cas, quelques mois à plusieurs années après l’infection, à la faveur d’une immunodépression mais aussi souvent sans explication apparente, le BK déborde le système immunitaire, se multiplie, dissémine dans l’organisme et entraine une forme de « tuberculose maladie », le plus souvent une tuberculose pulmonaire. Cependant, tout organe peut être atteint. La multiplication du BK étant lente, la tuberculose se présente habituellement comme une maladie chronique.

Vaccination contre la tuberculose

La plupart des études réalisées ne permettent pas de faire la différence entre les personnes déjà infectées par le bacille tuberculeux et celles qui n’ont jamais été exposées au bacille tuberculeux. Dans ces conditions, on comprend pourquoi les valeurs observées de l’efficacité du BCG chez les adultes sont très variables selon les études. Elles sont souvent décevantes dans les pays en développement, où la plupart des adultes ont déjà été infectés par le BK. Sur sept études réalisées chez l’adolescent et l’adulte, quatre montrent une protection allant de 0 à 30 % et trois montrent une protection au dessus de 60 % (3).

Dans les pays industrialisés, les données d’efficacité du BCG chez l’adulte sont rares. Quelques études menées spécifiquement chez des professionnels de santé très exposés et préalablement tuberculino-négatifs sont en faveur d »une efficacité plus élevée, d’au moins 65 %, mais leur qualité méthodologique est insuffisante. Des travaux de modélisation visant à comparer la vaccination par rapport au suivi tuberculinique ont été réalisés aux Etats-Unis lors de la recrudescence de la tuberculose observée au début des années 1990, alors que le risque annuel infectieux pour les professionnels de santé était estimé entre 1 et 4 %. Ces travaux ont montré que la vaccination par le BCG, même avec une efficacité limitée, est une stratégie plus efficace que la réalisation régulière du test tuberculinique (ce test permettant de détecter la survenue d’une infection tuberculeuse et donc son traitement pour éviter l’évolution vers une forme de tuberculose maladie).

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Auteur·e

foulaty

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