Le tout premier rond-point de la ville d’Abéché a été inauguré ce vendredi 17 septembre 2021. Cette cérémonie a vue la présence de plusieurs autorités administratives, militaires, traditionnelles et religieuses de la ville.
La statue d’un « loh » ou d’une ardoise de l’école coranique est désormais le tout premier symbole du rond-point d’Abéché. Cela symbolise l’éducation islamique qui a marqué des âges dans cette citée historique du pays. Le coût de la réalisation de ce joyau architectural s’élève à 17 millions de FCFA, rapporte plusieurs sources.
Il est installé sur l’axe qui mène du lycée national franco-arabe à celui de la base de la force mixte Tchad-Soudan, et la Société Nationale d’Electricité (SNE).
Rappelons que cette ville historique a abrité le royaume de Dar-Ouaddaï après Ouara. Avant la formation de la République du Tchad par les colons blancs, cette citée cosmopolite a formé plusieurs grandes personnalités dans le domaine religieux, à l’instar de Dr Adam Barka ou Dr Mahamat Yacoub Dobio. Elle a même résistée à la pénétration coloniale française pendant dix ans. Plusieurs cadres du pays (post-colonial) ont été formés dans cette ville comme Idriss Deby, Ibni Oumar Mahamat Saleh, Brahim Gihini Dadi… La liste n’est pas exhaustive.
A mon humble avis, Abéché a plus besoin d’eau que de rond point
Nous avons longtemps alerté, dénoncé le manque d’eau potable à Abéché, mais jusque là, aucune solution semble être apportée à cette situation cruelle qui étouffe depuis longtemps plus d’un million de Tchadiens. Imaginez, en ce 21e siècle, la troisième ville du pays économiquement n’arrive même pas à s’approvisionner de l’eau potable, rien que l’eau ?
Rappelez-vous aussi qu’Abéché, au delà de sa notoriété historique (empire du Ouaddaï), est l’une de villes du Tchad les plus florissantes en terme d’économie. Une ville cosmopolite, et de loin la plus importante de la zone septentrionale. Comment une telle cité n’arrive pas à avoir ne serait-ce que de l’eau à boire ? N’y a t-il pas un sentiment de mépris de la part du système vis à vis de cette population, docile et pourtant obéissante ?
Cela est certainement une question de volonté politique, vue l’avancée numérique et technologique qui domine aujourd’hui notre siècle, la richesse du pays volatilisée par la corruption.
La population n’a pas besoin de rond-point
À Abéché, au mois d’avril et mai, le pousse-pousse d’eau (contenant 10 bidons de 20 litres) coûte 2500 CFA. Imaginez une famille de 10 ou 15 membres ? Il faut vivre avec sa famille, ou bien à seul à Abéché, pour connaître le calvaire que vivent nos frères dans cette belle cité malgré tout. Cet étouffement de manque d’eau est un phénomène pathogène, il n’y aurait pas eu exister. On aurait pu l’éviter si la volonté y était vraiment.
La population n’a pas besoin de rond-point. Cet argent qu’on investit aujourd’hui dans la construction de ce rond-point aurait pu être injecté dans la résolution de problème de manque d’eau potable, qui étouffe la population plus que vos agitations politiciennes. Au nom de la paix chèrement acquise, à nous de l’eau potable à boire, rien que ça.
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